LE TEMPS DES NUISIBLES
- Plant Addict
- 8 juil. 2020
- 7 min de lecture
Bonjour tout le monde ! Cela fait quelques temps que nous ne nous sommes pas retrouvés sur le blog. Je pense qu'après ce confinement, d'où est née cette initiative, chacun a du prendre le temps de (re)trouver une vie normale, loin des pages web, des réseaux sociaux, et plus près de ce que la réalité peut offrir en termes de joie et de partage. Maigre explication à une désertion de ce projet naissant mais qui aujourd'hui retrouve son intérêt et qui, je m'y tiendrai, continuera à en trouver pour moi.
Bref, je m'égare encore dans mes digressions, mais cela me permet également, quand je parle de "négligence", d'introduire le sujet autour duquel j'aimerai aujourd'hui déployer mon expérience : celui des nuisibles. Si j'évoque d'emblée la négligence c'est que, bien que sachant à quoi m'attendre, c'est durant les quelques jours où j'avais laissé mes plantes sans surveillance qu'a débuté le drame. Oui, c'est bien un drame, en tout cas dans ma mémoire de plant-addict, quand les nuisibles s'installent. L'été 2019 a été particulièrement meurtrier et épuisant en termes de lutte, notamment du fait de mon absence de connaissances et des conditions caniculaires propices à l'invasion massive d'insectes suceurs de sèves dans ma collection de plantes tropicales.
Rappelons nous, les plantes tropicales sont à l'origine des spécimens vivant dans des conditions certes de chaleur, mais surtout d'humidité spécifiques: ainsi, les insectes et autres bestioles nuisibles qui peuvent envahir nos collections de plantes se saisissent des failles dans nos environnements intérieurs. La première et plus grande faille étant le défaut d'humidité de nos lieux de vie, il existe en premier lieu des gestes de prévention, parfois pas toujours efficaces, mais qui permettent de limiter l'installation de la majorité des nuisibles: la brumisation régulière du feuillage des plantes appréciant un taux d'humidité élevé (sans oublier l'envers !), ainsi que l'investissement dans un ou des humidificateurs permettant de conserver un taux d'humidité minimum aux alentours des plantes les plus sensibles. Cependant, attention aux effets collatéraux, certains nuisibles semblent se satisfaire d'un taux d'humidité élevé en milieu confiné (tel qu'en appartement !), comme les cochenilles farineuses.
Je pense que vous le sentez à mon ton du jour, les nuisibles et moi, nous entretenons une relation très compliquée. Je suis à l'instant même en train de lutter, depuis l'arrivées des beaux jours, contre une invasion d'acariens et de thrips. Depuis la date de leur première installation à domicile, c'est une attentivité de tous les instants, et une lutte sans délais qui s'installe, notamment lors des changements de saison où les plantes sont plus vulnérables puisque fragilisées par les changements de rythmes et de conditions climatiques.
Faisons donc le tour des nuisibles auxquels j'ai été confrontés depuis le début de ma collection !
LES COCHENILLES FARINEUSES
C'est le premier nuisible auquel je me suis retrouvé confronté, quelques semaines seulement après avoir commencé à acquérir des plantes d'intérieur. J'étais à l'époque totalement novice et ignorant concernant la possibilité, pour une plante en appartement, de subir une attaque de bestioles capables de décimer, sans action humaine, une espèce en pleine santé. Quelle surprise de retrouver, dans mon ficus benjamina tout beau tout neuf, une horde de filaments blancs et de petites boules cotonneuses, molles et poisseuses ! Il est vrai que je voyais progressivement mon petit Ficus se déplumer, mais ayant grandi chez mes parents avec ce rituel du balais qui ramasse les feuilles mortes en nombre sous ces petites arbres du genre, je n'y avais pas spécialement prêté attention.
Mon ficus benjamina starlight a pour l'heure été le seul à subir l'attaque de ces cochenilles. D'autres espèces de cochenilles existent, comme les cochenilles à carapaces, beaucoup plus robustes et difficiles à identifier, et je me demande parfois si certaines n'ont pas élu domicile sur certaines de mes plantes, mais aurait succombé, sans que je le sache, aux multiples traitement insecticides maison.
Le traitement appliqué pour les cochenilles (efficace !): dans un premier temps un retrait, avec un coton tige imbibé d'alcool à 70°, de la majorité des insectes visibles. Dans un deuxième temps, une pulvérisation d'un mélange d'eau tiède + 10% d'alcool à 70° + 10% de savon noir. Rincer le tout après quelques heures d'action.
LES SCIARIDES
Qui n'a jamais rencontré ces petites mouches noires, qui virevoltent, surtout en hiver et à l'automne, dans nos lieux de vie ? C'est, avec les cochenilles, le premier "parasite" auquel je me suis retrouvé confronté et auquel je me suis attaqué à coup de recettes soit disant magiques. Ce qu'il faut savoir concernant les mouches du terreau, c'est que le facteur principal de leur développement est l'humidité du substrat: les oeufs peuvent s'y développer, et c'est l'invasion assurée ! Substantiellement, il existe peu de risque que les mouches du terreau fassent dépérir une de vos plantes, à moins que le terreau en soit totalement infesté, il est fort à parier que l'excès d'arrosage soit en fait la raison de la mort de votre plante.
Pour faire simple, voici ce que j'ai pu tenter: la pulvérisation de liquide vaisselle au citron sur le terreau (aucune capacité à évaluer le résultat !), le positionnement de quartier de citrons cloutés avec des clous de girofle (sans effet !), le savon noir en pulvérisation sur la terre (aucune capacité non plus à évaluer le résultat...). En bref, il s'agit d'être prévenant avec les sciarides, et de bien jauger la quantité d'eau à apporter à la plante, notamment dans les périodes de moindre soif (automne, hiver). Le bon système reste alors d'investir dans des pièges collants de couleur jaune: résultat garanti, ils en sont tapissés en quelques jours et cela permet alors d'éviter que les spécimens adultes ne viennent pondre dans la terre. Briser le cycle de reproduction est alors la meilleure des solutions. Beaucoup conseillent également de recouvrir le terreau de sable, de petits cailloux, pour empêcher la ponte, mais je ne m'y suis jamais résolu. Réduire les arrosages et investir dans quelques pièges collants a pour ma part toujours été suffisant, tout en tolérant le survol de trois ou quatres petites mouches de temps à autre.
LES ACARIENS

Nous entamons un sujet très sérieux, celui des acariens, ou autres "araignées rouges" et "spider mites", qui infestent à foison nos intérieurs, insidieusement, et déciment nos collections de plantes. Il est parfois presque trop tard quand les symptômes sont très visibles, pour sauver une plante. Il faut alors miser sur la prévention pour limiter les invasions.
Les symptômes: des feuilles qui jaunissent, une plante qui semble se recroqueviller, des petits points jaunes ou décolorés sur les feuilles, un dépôt blanc et filamenteux sur et sous les feuilles.
Je vous montre ici l'exemple sur mon calathéa compacstar qui lutte, depuis quelques semaines, contre ce type d'invasion.
Un de mes conseil est alors de prendre l'habitude de pulvériser de l'eau très régulièrement sur le feuillage des plantes tropicales (en privilégiant l'eau distillée ou osmosée si l'eau du robinet est très calcaire dans votre région), pour éventuellement révéler les toiles de certaines espèces d'araignées rouges invisibles à l'oeil nu ! Il faut également être attentif, et c'est l'expérience que j'en retire à propos de mes calathéas, aux dépôts blancs à l'envers de feuilles. Une fois que les acariens se sont installés massivement, je vous souhaite bon courage pour vous en déloger !

Mes plantes les plus sensibles aux acariens: calathéas, asparagus, ficus, philodendrons à feuilles fines.
Traitement contre les acariens: pulvérisation de purin d'orties (en prévention, ou faible invasion), ou pulvérisation d'un mélange d'eau tiède + savon noir (10%) + huile végétale (neem, olive, 5%). Bien savonner les feuilles, laisser agir, et rincer. De façon générale, faire prendre des douches aux plantes très régulièrement pour limiter leur développement. Le rempotage peut parfois s'avérer nécessaire !
Ces recettes ne sont bien évidemment pas des recettes miracles. Si l'invasion d'acariens est importante, il se peut que vous n'arriviez pas à en venir à bout, et que certaines de vos plantes y succombent. C'est pourquoi la prévention, en douchant, pulvérisant et humidifiant vos plantes régulièrement est importante: au delà de permettre une croissance harmonieuse, cela prévient le développement trop rapide, mais parfois inévitable, de ces nuisibles.
LES THRIPS
Pour finir, je vais évoquer les thrips. Rien que d'écrire ce mot me fait trembler. Pour vous le dire clairement, il s'agit de mon cauchemar le plus absolu dans le monde des nuisibles. Jusqu'alors, parvenir à contrer une attaque d'acariens, de cochenilles, ou de sciarides semblait être la panacée, mais la découverte des thrips m'a fait reconsidérer le niveau de difficulté de la lutte !
Qu'est ce qu'un thrips ? C'est un insecte, le plus souvent rencontré sous sa forme de larve, jaune, qui élit domicile à l'envers des feuilles de nombreuses espèces de plantes, et chez moi préférentiellement dans ma collection sur mes philodendrons et ma monstera déliciosa. L'attaque est vicieuse, et ces petits parasites suceurs de sève oeuvre dans le plus grand silence jusqu'à l'apparition des premiers symptômes, synonymes d'une invasion importante : les feuilles jaunissent, tombent, la plante semble perdre vie.

Ma première rencontre avec les thrips date de l'été 2019, où je n'arrivais pas à comprendre la perte de vitalité d'une très grande partie de ma collection. Quelle n'a pas été ma surprise, après plusieurs semaines à me questionner, de découvrir, à l'envers des feuilles, des armées de larves jaunes ayant sucé jusqu'à la moelle la sève d'une bonne partie de ma famille de plantes tropicales.
Une fois l'invasion bien installée, il est presque impossible de pouvoir, en tout cas selon mon expérience, se débarrasser de l'intégralité de la colonie.
Restent alors, plusieurs possibilités !
La prévention : ces insectes détestent l'humidité, c'est pourquoi investir dans un humidificateur est parfois une bonne option pour limiter leur développement. La brumisation des feuilles (et surtout de l'envers !) en est également une. La méthode de la douche à grand jet est efficace, et permet, si quelques individus ont élu domicile, de les faire tomber des feuilles et de limiter leur reproduction.

Le traitement: je n'ai jusqu'alors pas trouvé de traitement miracle, mais seulement des traitements qui permettent d'éliminer une partie de la colonie et donc de réguler leur développement. J'utilise à présent un mélange d'eau tiède + huile de neem (10%) + savon noir (10%). Ce traitement est à répéter régulièrement mais risque, à terme, d'endommager les plantes au feuillage le plus fragile. Je suis actuellement en train de traiter mes plantes avec un produit à base d'huile de colza trouvé en jardinerie, suite à une nouvelle invasion. Le rempotage est conseillé dès que les insectes ont élus domicile, au risque de voir l'invasion se répéter de semaines en semaines. En bref, pour contrôler, le combo douche + traitement régulier est pour l'instant la seule solution que j'ai pu trouver, même si les dégâts infligés par ces insectes sont encore conséquents sur certaines de mes plantes.
Vous l'aurez donc compris, en ce qui concerne les nuisibles, nous pouvons agir à plusieurs niveaux, à savoir la prévention (connaitre les conditions de développement propice), et le traitement (quel produit peut les éliminer). La surveillance régulière des plantes permet de prendre à la racine le problème qui sera alors beaucoup plus simple à endiguer qu'un invasion massive.
Ne me reste alors qu'à vous souhaitez une bonne inspection (sans oublier l'envers des feuilles) ! Pour terminer, je vous proposer un panel des produits que j'utilise dans le traitement régulier de mes plantes d'intérieur, et qui ont été cités dans l'article :

A très bientôt !
Bon courage à toi pour la lutte...😉 Tu les vaincra !!!
Encore un article très bien écrit...bon courage. Bisous